ABUS DE LANGAGE ET PIÈGES


 

« Y a-t-il un pléonasme dans l’avion ? »

 

Chassez le propos redondant, et il revient au galop, par exemple : « crier à haute voix » (eh oui, on entend rarement crier en chuchotant), « une dune de sable » (par définition, la dune est composée de grains de sable), « marcher à pied » (on roule au gasoil ou à l’essence mais on se sert toujours de ses pieds pour marcher)…

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« Le solécisme se rencontre-t-il "en classe éco" ? »

 

Ne pas se fier aux constructions vicieuses qui ressemblent à s’y méprendre à des expressions connues mais qui n’en sont pas, par exemple : « de telle façon à ce que », ou encore «aussi plus que »…

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« Un barbarisme : "késako" ? »

 

Il s’agit de l’emploi d’un mot inapproprié ou altéré, par ex. « rénumérer » utilisé à la place de « rémunérer », « ce qu’il est » (très à la mode dans les médias…) au lieu de « ce qui est ». 

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« Amusez-vous à débusquer les pièges »  

 

Trouvez l’erreur :

/des foulards roses bonbon/, /des corsages vert olive/, / des bonbons verts/, /des carnets roses/…

L'erreur est : /des foulards roses bonbon/. 

Comme pour « bleu ciel », « vert pistache » , « rose bonbon » , « jaune citron »... « des foulards rose bonbon » : invariable.

 

/Un cours/, /un détours/, /un secours/, /un parcours/, /un recours/, /un concours/ :

oui pour tous sauf pour « un détour » .

 

/Autant pour moi/ ou… /au tant pour moi/ ou… /au temps pour moi/ ?

 

Au figuré, « au temps pour moi » se dit pour reconnaître qu'on s'est trompé et qu'on est prêt à revenir au point de départ pour reconsidérer les choses : au « temps » précédent, d’après la terminologie militaire (cf. Larousse).

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« Est-ce juste ? »

 

Quatre cents lapins, quatre-cents-trente vaches, quatre-vingt dix personnes, un million de sauvageons, quatre-cents millions de citrouilles, des milliers de poissons et deux cent quatre-vingt milles erreurs...

 

Non pour « quatre-cents-trente » car : quatre cents, mais : quatre cent trente…

Non pour « quatre-cents millions » car : quatre cents millions...

Non encore pour « quatre-vingt dix personnes » car : quatre-vingt-dix personnes…

Et non enfin pour « deux cent quatre-vingt milles » car : deux cent quatre-vingt mille…

 

Pour finir, savez-vous qu’on écrit :

prud’homme et prud’homal, 

contrordre et contre-chant,

post-partum et postnatal,

intradermique et intra-muros.

 

Étonnant, non ?